Éprouvés par ces événements, les sinistrés ont été nombreux à se présenter à la séance du conseil municipal du 14 août. Sensible aux préoccupations de ses citoyens, le maire Steve Mador a fait le point sur l’état de la situation en préambule de la séance ordinaire du conseil.
En tout, la municipalité a reçu 54 réclamations de citoyens dont la résidence a été inondée lors de cette accumulation d’eau soudaine. « Ce sont 54 de trop », s’est empressé de déclarer M. Mador, visiblement empathique aux tracas que cette situation imprévisible cause à ses concitoyens. Il a ajouté : « Nous avons immédiatement contacté la mutuelle, qui, elle, a engagé un expert en sinistre qui doit communiquer avec chaque personne qui a fait une réclamation; qu’elle l’ait fait elle-même ou par le biais de sa compagnie d’assurance. »
À ce moment, l’expert en sinistre était allé à la rencontre d’une vingtaine de sinistrés, permettant à la municipalité d’avoir un portrait préliminaire de la situation. « Malheureusement, selon nos informations, environ la moitié des personnes rencontrées n’avaient pas de clapet anti-retour, tel que l’exige le règlement municipal au sujet des normes pour les bâtiments », a précisé M. Mador. L’absence de cet équipement pourrait être responsable de la montée des eaux dans les sous-sols de certains résidents. Il est cependant encore trop tôt pour tirer des conclusions ou pour déterminer le poids financier de cet événement sur la municipalité. Advenant que la municipalité soit reconnue fautive pour ces débordements, la mutuelle couvrira les dommages causés aux citoyens par les eaux infiltrées.
En réponse aux inquiétudes de certaines personnes présentes quant aux actions qui seront déployées pour éviter qu’une telle situation se reproduise dans le futur, le maire a assuré que tout le personnel disponible avait été mobilisé sans délai le 11 juillet dernier et que, bien qu’autant de pluie en un même endroit demeure une situation rare et imprévisible, la municipalité, à l’instar de tous, devrait se pencher sur des solutions en matière d’environnement pour réduire l’impact du réchauffement climatique sur les communautés. En ce sens, le conseil a d’ailleurs entériné son appui à la Déclaration lanaudoise pour l’environnement, découlant du récent Sommet municipal qui a rassemblé la totalité des villes et municipalités de la région autour des grands enjeux en environnement.
Autre contrecoup des pluies diluviennes de juillet, la municipalité de Saint-Sulpice se retrouve depuis quelques semaines aux prises avec des problèmes en ce qui a trait à l’eau potable distribuée (en provenance de drains de captation récupérant l’eau à Lavaltrie) par son réseau d’aqueduc. En effet, des contaminants ont été identifiés à l’intérieur de celle-ci, forçant le déclenchement d’un avis d’ébullition à la fin juillet, puis la fermeture complète de l’eau peu de temps après. « Nous avons une entente avec la Ville de L’Assomption pour l’approvisionnement en eau, notamment lors de périodes de pointe, donc depuis nous utilisons leur eau », a informé le maire Mador. Bien que cette solution temporaire soit nécessaire pour assurer un approvisionnement continu en eau saine aux citoyens, celle-ci pourrait s’avérer très coûteuse pour la municipalité, a prévenu le maire. Tous les efforts nécessaires sont donc déployés pour identifier la source de la contamination et rétablir le système habituel. En ce sens, un mandat a été octroyé à la firme Bélanger Agro-consultant pour la somme de 4 000 $. Plusieurs opérations de nettoyage et de traitement de l’eau ont parallèlement été réalisées pour éliminer les contaminants. Dans l’attente des derniers résultats d’analyses qui permettront à la municipalité de Saint-Sulpice d’avancer dans ce dossier, Steve Mador a tenu à rassurer la population : « Il n’y a aucun danger pour les citoyens. Tant que l’eau ne sera pas conforme, nous serons desservis par l’usine de filtration de L’Assomption. »