Rencontrées peu de temps avant leur départ, Anne-Marie, Carolyne et Francesca étaient fébriles à l’idée de mettre le cap sur une nouvelle destination. Animées d’une soif insatiable d’aventure, les coéquipières cumulaient toutes une ou plusieurs expériences préalables de rallye. Toutefois, c’est surtout à bord d’un véhicule à moteur et le plus souvent au Maroc qu’elles détenaient leur expérience.
C’est donc l’envie de sortir de leur zone de confort qui a poussé les sœurs Julien et leur amie à s’inscrire au Trek Rose Trip Sénégal, un trek d’orientation féminin entièrement réalisé à pied. « C’est un désert qu’on ne connaît pas du tout et qu’on doit, en plus, traverser à pied. Ce sera tout un défi, mais nous sommes trois femmes positives, qui ont déjà affronté le désert, alors on va le relever », avait exprimé avec confiance Carolyne Julien.
Équipés d’une boussole, d’une carte et d’un rapporteur topographiques, Les Baobabs avaient pour mission de trouver l’ensemble des balises identifiées sur leur carte à l’intérieur de trois boucles. Au classement, aucune notion de vitesse n’était cependant prise en compte; l’objectif étant de valider tous les passages obligatoires avec le moins de kilomètres possible au compteur.
« Oui, il faut être en bonne forme physique, mais le plus important c’est l’endurance. Il faut se faire confiance, parce que c’est la clé pour réussir », avait précisé Francesca Chamberland. Ayant déjà complété un rallye à pied, elle savait bien que chaque kilomètre pouvait être long et ardu à traverser, et surtout, que la vitesse n’était pas garante de succès.
Avant de se mettre en marche, les complices d’aventure doivent étudier leur carte et établir le meilleur itinéraire pour valider toutes les balises identifiées sur la boucle.
C’est pourquoi au-delà de l’esprit de compétition, les coéquipières misaient surtout sur le plaisir dans leur aventure. « Rencontrer des gens, se dépasser, reconnecter avec soi-même, ralentir, affronter ses peurs, trouver le positif dans les moments difficiles », ont énuméré Anne-Marie Julien et ses partenaires de voyage à propos de ce qui les avait motivés à prendre part au trek.
En s’envolant pour le Sénégal, les trois femmes étaient bien conscientes que la chaleur, l’environnement, la fatigue et les blessures étaient susceptibles de leur donner du fil à retordre. Toutefois, l’équipage 48 se savait fort de sa bonne humeur contagieuse et de son solide esprit d’entraide.
Malgré tout leur optimisme, le séjour des Baobabs ne s’est malheureusement pas déroulé comme prévu. Des ennuis de santé, sous les chauds rayons du soleil annonçant plus de 48 degrés Celsius, ont freiné l’équipage. « Nous n’avons été capables de faire qu’une seule boucle complète sur trois. Durant cette boucle de 12,75 km que nous avons mis 12 h 30 à compléter, nous avons traversé des villages de Peuls, des plantations, des forêts d’eucalyptus et marché 2,5 km en bord de mer », rapportait l’équipage à son retour de voyage.
Au-delà des embûches, comme elles l’espéraient, Anne-Marie, Carolyne et Francesca ont vécu une semaine riche en émotions, en rires et en rencontres inoubliables. De quoi tirer un trait sur les petits bobos et les larmes versées.
Si elles étaient déterminées à aller au bout de l’aventure, rien n’est perdu pour Les Baobabs. L’équipage 48 retentera sa chance l’an prochain pour s’offrir le sentiment du devoir accompli. Après avoir patienté trois ans pour vivre cette expérience en raison des reports engendrés par la pandémie, elles se le doivent bien.
L’équipe des Baobabs a marché plus de 12 km sur une période de plus de 12 h pour compléter la première boucle.
Outre le défi sportif et de dépassement personnel que représente le Trek Rose Trip, l’aventure 100 % féminine se veut aussi un acte de soutien pour des causes touchant les femmes et les enfants en difficulté. Pour sa deuxième édition, le Trek Rose Trip Sénégal supportait l’organisme Ruban Rose qui œuvre pour la sensibilisation au dépistage précoce des cancers du sein et en soutien au financement de la recherche.
Pour venir en aide aux enfants de la communauté sénégalaise, le trek s’est également associé à Cap Eco Solidaire afin de soutenir les jeunes de l’école Keur Maïmouna. Grâce aux dons amassés, l’école espère pouvoir réaliser un agrandissement de ses locaux. Du matériel scolaire destiné aux enfants est aussi fourni par certaines participantes.